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Après un premier volet qui a marqué les esprits par son irrévérence et sa causticité, il était difficile de faire aussi bien. On est donc forcément moins surpris, mais quand on regarde le résultat final avec un peu de recul, on peut estimer que le job est accompli. On ne peut pas non plus demander à Deadpool de faire systématiquement dans la surenchère, et l'irrévérence est toujours aussi présente, ce qui en fait l'égal du premier épisode.

Aux allures de téléfilm, et malgré mes à priori sur Arnaud Ducret sur grand écran, cette fiction se révèle être plutôt plaisante.

Comme des garçons est un film drôle, léger et rafraichissant sur le foot féminin mais qui, sous prétexte de la légèreté, nous renvoie à la place des femmes dans les années 60. Max Boublil incarne un journaliste frimeur et glandeur, forcément caricatural, mais drôle. Le film ne se prend pas au sérieux et nous enchante pour un petit moment de divertissement sans prétentions.

Belle surprise que ce troisième Avengers. Jusque là, je n'ai jamais été fan des cross-overs que constituent les Avengers. Un cross-over, c'est toujours excitant sur le papier, mais toujours décevant car trop confus devant la multiplicité des héros. Infinity Wars m'a particulièrement séduit car le personnage central, c'est le méchant. Avengers a trouvé son Dark Vador en la personne de Thanos (mention honorable également pur certains de ses sbires). C'est parce que les réalisateurs privilégient le point de vue du méchant qu'ils donnent corps à leur film. Malgré l'humour (juste ce qu'il faut, parfaitement dosé pour une fois), le film adopte une gravité qui est un vrai courant d'air frais dans l'univers cinématographique Marvel. Infinity Wars se conclue même par une des fins les plus marquantes (j'en ai des frissons). Une franche réussite.

Je peux aisément me reconnaitre dans la définition d'un geek. Je suis familier avec tout l'univers que décrit ici Steven Spielberg : les avatars virtuels, les clans virtuels, les easter egg, les mmorpg, les multiples références de la pop culture, tout m'est familier (ah si, je ne suis pas familier du jeu "Adventure" sur Atari 2600, et je n'ai jamais vu Shining, honte sur moi). Et pourtant, si je paraissais la cible idéale, je n'ai pas accroché au film. Je pense que j'ai été perturbé par les personnages virtuels qui provoquent une distance et un manque d'empathie évident. Il y a tellement de perte en émotion et en authenticité à suivre un personnage numérique que j'avais finalement l'impression de regarder une cinématique d'un jeu vidéo, certes bourrée de références (notamment dans la spectaculaire scène de course poursuite). Mais accumuler les référence ne suffit pas à faire un film, il faut avoir aussi envie de suivre les personnages.

Il est préférable de connaitre le cinéma d'Abellatif Kechiche avant de s'aventurer dans ce genre de film, qui ne respecte pas les règles cinématographiques largement répandues. Moi j'adhère car le réalisateur est à la recherche du vrai, de l'authentique. On s'attache comme à chaque fois à tous les personnages, troublants de vérité. Mais le réalisateur tombe aussi dans ses travers, avec une caméra baladeuse, on se demande parfois si le réalisateur n'est pas un peu vicieux, la caméra fixant fréquemment les fesses des jeunes filles, dans des shorts souvent pas à leur taille. C'est dommage car c'est tellement agréable que ce genre de cinéma existe. Mais le plus gros problème du film est selon moi son manque de fond. Il ne se passe pas grand chose, ok pourquoi pas, mais on ne comprend pas ce que le réalisateur veut nous faire dire, à part nous décrire une jeunesse débridée qui passe son temps à draguer, à être infidèle et à critiquer par derrière. Y a t'il une critique de cette jeunesse, ou le réalisateur exprime-t'il simplement sa fascination pour les corps ? On assiste quasiment à trois heures de drague, et on se dit que fort heureusement la vie n'est pas aussi sexualisée que ce que nous montre ce film.

Le scénario se résume ainsi : de méchants monstre, les Kaiju, surgissent de l'océan et se dirigent vers le mont Fuji afin de se renforcer dans la lave en fusion du volcan. Oui, je sais, c'est cul cul la praline. Et la manière de remporter la victoire aussi, mais je ne vais pas spoiler. Néanmoins, si on débranche un peu le cerveau, on en aura pour son argent avec des scènes d'action efficaces, c'est d'ailleurs largement plus réussi que la série des Transformers, étalon du mauvais goût. On passe donc un bon moment de pure détente avec des bastons impressionnantes entre gigantesques robots, si bien que je suis ressorti presque aussi ravi que le premier volet.

Franck Dubosc est un acteur clivant mais ça ne me freine pas car je suis habituellement "Duboscocompatible", entendez par là que son comique de dragueur lourd m'a toujours fait rire. Si je devais être freiné, ce serait plutôt par l'évocation de mon prénom (le personnage s'appelle Jocelyn, ma réputation est donc en jeu) mais aussi de manière moins anecdotique par la présence d'Alexandra Lamy qui a le don de choisir des films souvent moyens. Et bien pour le coup j'ai beaucoup aimé cette comédie, à ranger dans la même catégorie d'Un homme à la hauteur, sorti en 2016. Le réalisateur/acteur ne se contente pas de vouloir nous faire rire, il nous touche parfois aussi. Quant à Alexandra Lamy, elle est lumineuse en toute circonstance (à table, sur un cours de tennis, ...), ce qui est pour moi une révélation. Seule fausse note, le dénouement final (l'arrivée du marathon), si peu réaliste qu'il vient gâcher un peu tout ça.

Dany Boon, c'est une marque de fabrique, on sait ce qu'on va voir. Je n'avais pas aimé Bienvenu chez les Ch'tis, ou plutôt non, je n'avais juste pas ri. Pour cette pseudo-suite (le seul lien étant le Nord), j'ai ri à de nombreuses reprises, déjà un bon point de pris. Mais vous savez, ce genre de rire où on a presque honte de s'être marré ...(rire d'un accent régional, c'est si bien que ça en fait ?)  Mais ce sera un peu pédant de snober son propre plaisir (j'ai ri, c'est quand même qu'il y a eu un peu de plaisir, non ?). Si cela manque cruellement de finesse, il n'y a pas d'arrière gout nauséabond comme il peut y en avoir parfois dans les films de Clavier. Cette comédie est juste trop formatée, avec des personnages trop caricaturaux. Je ne connais pas le Nord, mais je suis désolé, tous ces Cht'is manquent cruellement de sincérité, on croirait voir du Pagnol joué par des Parisiens. Ce n'est pas que l'accent c'est surtout l'écriture. Par un maladroit trait de plume, Dany Boon perd la mémoire, puis la retrouve pour motiver de gros changements de comportement, un peu facile tout ça. Sans compter qu'il glisse des caméos qui ne servent à rien (Arthur, Claire Chazal, Kad mérad, c'était pour quoi faire ?) ainsi qu'un bêtisier pour conclure mais qui ne fera rire personne (quelle est donc cette manie de conclure une comédie par un bêtisier, je ne comprendrais jamais). Allez, ce n'était pas une soirée ratée non plus, juste un film moyen.

Pour pouvoir apprécier ce film, il faudra adhérer avec ce monstre au point d'accepter la relation qu'il noue avec l'héroïne, insolite au point de pouvoir déranger certains (je n'en dis pas plus, même si l'affiche spoile un peu). Si vous passez ce cap, vous accédez à un film immensément poétique (j'ai même pensé à Amélie Poulain, si si !), plus fort encore que La Belle et la Bête et Elephant Man réunis. Ce côté Amélie Poulain, on le doit beaucoup à Sally Hawkins, l'actrice de We want sex equality, dont la charmante candeur se prête parfaitement à la romance. Mais on le doit surtout au réalisateur du Labyrinthe de Pan : exception faite du monstre dont le look humanoïde divisera peut-être, tout est filmé avec une classe incomparable. Guillermo Del Toro maitrise son cinéma, on dirait du Spielberg, c'est fou ! Cette maitrise de la mise en image est au service d'une histoire d'amour particulièrement touchante, ode à la tolérance.